de LAVAULX Charles Nicolas Joseph

     de LAVAULX Charles Nicolas Joseph né le 3 août 1738 à Sommerécourt (Haute-Marne), décédé le 1er avril 1815 à Pierry (Vosges)
          Fils de Gabriel François et de Catherine Françoise de LAVAULX.
          Il épouse Marie Louise d’ESTOURMEL dont il eut Charles Marie Jean Gabriel, Louis Marie Joseph, Marie Josèphe Aglaé et Marie Louis Josèphe.

     Il est cinq ans page du roi de Pologne avant de faire carrière dans la marine militaire française.
     En campagne sur seize navires, il combat les Saltins, les Algériens et les Corses – selon les propres termes de son dossier -, participe aux sièges de Tunis, Savannah, à la prise de Grenade.
          Il est retiré pour raisons de santé le 18 juin 1786 avec commission de capitaine de vaisseau, deux mille livres de pension sur le Trésor Royal et pension d’invalidité.
     Il est chef des classes de l’arrondissement de Boulogne le 28 juillet 1786, fonctions que l’Assemblée Nationale lui retire par décret de mars 1791.
          Seigneur de Pompierre (Vosges), Sommerécourt et autres lieux, il se plaint de vexations et d’atteintes à la propriété dans une lettre du 1er décembre 1789 à l’Assemblée Nationale.
          Il émigre le 28 octobre 1791, est reçu à l’armée de Condé le 2 novembre.
     Le 17 janvier 1792, il fait partie de la compagnie de cavalerie Saint-Clair, stationnée à Ulm
     Figure le 15 novembre 1796 sur les rôles de la compagnie Lansalut du 1er régiment de cavalerie noble.
          Pendant cette période et au-delà, sa famille et lui-même luttent parallèlement pour l’intégrité de leurs propriétés, classées biens nationaux, et sa radiation de la liste des émigrés.
          Son épouse obtient une distraction pour raisons de sa dot et de ses reprises matrimoniales mais, pour l’essentiel, les biens confisqués trouvent acquéreurs.
               Le 7 avril 1795, Mme de LAVAULX s’engage à prouver qu’il n’a pas quitté le territoire de la République.
     Le 21 juillet 1797, de LAVAULX est radié de la liste des émigrés par le département de la Haute-Marne.
          De LAVAULX avait fourni un certificat de résidence à Cornol (Mont-Terrible) du 1er mai 1792 au 2 juin 1797 et une patente de marchand de vin de cette ville pour l’an V.
          Mais le Ministre de la Police Générale prononce pourtant la maintenance avec bannissement le 16 novembre 1798.
          Cornol n’avait été ville française que le 13 mars 1793, les pièces promises n’avaient été fournies qu’après le 2 juin 1797.
          Enfin des acquéreurs de biens nationaux de Pompierre avaient fait observer que la radiation de LAVAULX aurait dû être sollicitée du département des Vosges où de LAVAULX résidait en 1791, que l’épouse et les sœurs de l’intéressé n’avaient pu se porter créancières d’un parent dont elles auraient ignoré l’émigration.
          Inversement, le général de division d’ESTOURNEL écrivait la 10 avril 1800 au Ministre de la Police Générale, expliquant l’émigration de son beau-frère par la nécessité de «se soustraire aux fureurs des désorganisateurs qui agitoient le département».
          Le 9 novembre 1800, de LAVAULX est en surveillance à Reims; il rappelle le 7 janvier 1802 qu’il avait obtenu l’assurance du réexamen de son cas le 16 décembre précédent.
          Il peut invoquer l’engagement de son fils Louis Marie Joseph au 4ème Dragons, à compter du 22 octobre 1801.
     Finalement, de LAVAULX se retire à Pierry.
     Sous la Restauration, ses héritiers, dont sa veuve qui avait épousé Pierre François DUMAISNIEL de LIERCOURT en 1807, bénéficieront de la loi d’indemnisation des émigrés.


SOURCES
Archives Nationales, C1 181, 182, 184, Marine C7 171, Justice BB1 88, pl. 5, F7 5306, F7* 1161 , p. 724, O3 2650
Archives de la Guerre Xu 7
Archives de la Haute-Marne, 1 Q
Héraldique et Généalogie, 1975, p. 275
A. CLAUDE, L’Administration du district de Neufchâteau-Mouzon-Meuse (juin 1790 – novembre 1795), 1933, p. 237
Abbé P. DECAGNY, Notice historique du château de Suzanne en Santerre (Somme) et sur la maison et le marquisat d’Estourmel, de l’ancienne province de Picardie, 1857, dépliant
Vte A. RÉVÉREND, Titres, anoblissements et paieries de la Restauration 1814-1830, T. 2, 1902, p. 458
A. GAIN, La Restauration et les biens des émigrés. Tome II Le milliard des émigrés, 1928, p. 342
La Révolution dans les Vosges, 3e année, n° 2, 14 octobre 1909, p. 103.



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